Hernie inguinale

Une hernie inguinale est une tuméfaction de l'aine causée par l'extériorisation d'un sac herniaire correspondant à du péritoine, avec un contenu digestif, à travers un défect de naissance ou acquis de la paroi abdominale, le collet.



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Traumatisme - Hernie - Terme médical commençant par H

Hernie inguinale
CIM-10 : K40

Une hernie inguinale est une tuméfaction de l'aine causée par l'extériorisation d'un sac herniaire correspondant à du péritoine, avec un contenu digestif, à travers un défect de naissance ou acquis de la paroi abdominale, le collet.

Définitions

La hernie s'oppose à l'éventration qui se développe à partir d'un orifice acquis, une cicatrice chirurgicale le plus fréquemment. Lorsqu'elle est non compliquée, elle est indolore, réductible (on peut la rentrer en poussant dessus), expansive (elle augmente de volume lors des efforts) et impulsive (elle augmente de volume à la toux).

La hernie est définie comme inguinale lorsqu'elle se situe au dessus de la ligne de Malgaigne, droite virtuelle dessinée entre l'épine du pubis et la crête iliaque antérieure (au dessous, c'est une hernie crurale).

Hernie inguinale indirecte ou oblique externe

C'est une hernie congénitale, qui s'est développée au stade embryonnaire, lorsque le testicule, constitué près du rein, est allé se placer dans le scrotum, en passant par le canal inguinal. Ce dernier doit se fermer avant l'apparition, ou jusqu'à l'âge de 2 ans. En cas de persistance, il peut y avoir hernie, kyste du cordon, ou hydrocèle.

On la reconnaît par son trajet, qui suit le cordon spermatique, de l'orifice inguinal profond (en dehors des vaisseaux épigastriques) vers le scrotum. Lorsque on examine le patient, on suit la hernie, qui présente par conséquent un trajet oblique externe.

Hernie directe

C'est une hernie acquise, liée à une faiblesse musculaire. Elle se développe en dedans des vaisseaux épigastriques, et a un trajet “direct”, perpendiculaire à la peau.

Hernie externe étranglée

Quand les viscères engagés dans l'orifice herniaire ne peuvent plus rentrer dans l'abdomen, les circulations sanguine et digestive sont comprimées par le collet et peuvent cesser, pouvant conduire à une ischémie (manque d'oxygénation) puis à une nécrose (destruction) du contenu du sac herniaire. La hernie est dite étranglée. Une intervention chirurgicale est alors indispensable en urgence. Cette complication est cependant rare, survenant dans moins de 1% des cas[1].

Hernie inguinale engouée

La hernie est douloureuse et difficilement réductible par le patient lui-même. Le médecin diminué la hernie par pulsion douce. Une intervention doit être envisagée dans des délais courts.

Facteurs facilitants

L'augmentation rapide du volume d'une hernie ou son aggravation doivent faire rechercher des facteurs facilitants selon la «règle des 4 P», pour «poids, poumon, péritoine, et prostate» :

Épidémiologie

Les hernies inguinales forment les trois-quarts des hernies. Près d'un homme sur 4 sera atteint au cours de sa vie (moins de 3 % des femmes) [2]. Sa fréquence s'accroit nettement avec l'âge[1].

Diagnostic

Chez l'homme, les orifices herniaires se palpent à travers les bourses, avec un doigt coiffé du scrotum.

Les hernies non étranglées sont réductibles, pas ou peu douloureuses et impulsives à la toux, alors que les hernies étranglées ont les caractéristiques inverses et se présentent dans un tableau d'occlusion intestinale. Les hernies sont plus aisément décelables, le patient étant debout.

Traitement des hernies

Les hernies inguinales pouvant être peu gênantes, avec un taux de complication faible, une simple surveillance peut se discuter[3]. Un dispositif de contention est parfois utilisé, mais il vaut mieux s'orienter vers la chirurgie si l'hernie est gênante et si le terrain le permet. L'objectif du traitement est de réintégrer le contenu de l'hernie dans la cavité péritonéale, de renforcer la paroi, en respectant les vaisseaux du testicule.

Les voies en premier lieu

La voie inguinale permet les raphies (suture simple des muscles) ou les poses de prothèse. Elle autorise une anesthésie locale, une rachi-anesthésie, ou une anesthésie générale.

La voie médiane (Stoppa) permet la pose d'une grande prothèse pré-péritonéale, pour une cure fréquemment bilatérale. Elle nécessite une rachi-anesthésie ou une anesthésie générale.

La cœlioscopie (mini incisions donnant la possibilité l'introduction des différents instruments avec visualisation de l'intervention par une petite caméra) oblige à la pose d'une prothèse. L'anesthésie générale est obligatoire. Cette technique a un coût supérieur aux précédentes mais permet un retour à une activité normale plus rapide, avec moins de douleurs post-opératoires[4].

Les méthodes

Les raphies se définissent par un taux de récidive légèrement plus important (sauf pour Shouldice qui donne à peu près 1 % de récidives) et par des douleurs post-opératoires plus habituelles, du fait de la traction musculaire génèrée.

La pose d'une prothèse pré-musculaire (Liechtenstein) ou rétro-musculaire (Rives, Stoppa, méthodes cœlioscopiques) limite les risques de récidive chez les adultes plus âgés (où une part de faiblesse musculaire peut aider à la révélation de la hernie), et les douleurs de traction musculaire[5].

La méthode de Shouldice, correctement réalisée, sous anesthésie locale, en ambulatoire, donne le taux le plus faible de complications et occupe une place à part dans l'éventail des possibilités thérapeutiques. (moins de 0, 2% de récidives)

Les complications des interventions

Les hématomes et ecchymoses sont plus habituels en cas de grosse hernie, et de traitement anti-coagulant. Ils justifient exceptionnellement des ponctions évacuatrices.

L'infection est exceptionnelle et justifie une prise en charge rapide.

La douleur post-opératoire est plus fréquente si la hernie était douloureuse ou le patient âgé[6]. Elle est présente dans près d'un tiers des cas mais est rarement importante[7]. Elle est quelquefois liée à un traumatisme nerveux. Le traitement consiste en des infiltrations nerveuses, un traitement antalgique, exceptionnellement une nouvelle intervention chirurgicale. L'utilisation de prothèses a diminué la traction sur les structures musculaires, et rend les douleurs post-opératoires plus rares.

Le risque de récidive herniaire est estimé à 1 %, lorsqu'il y a pose de prothèse par voie ouverte (Lichtenstein). Il est plutôt autour de 6 % lors des cures par cœlioscopie, ce qui met cette technique sous surveillance universitaire provisoirement pour l'perfectionner.

Le rapport récent[Lorsque ?] de l'Association Française de Chirurgie met la méthode de Shouldice en premier choix (taux de récidives inférieur à 0, 2%) pour l'ensemble des hernies quel que soit l'âge, compte-tenu de l'innocuité notable de l'intervention et de ses suites.

Notes et références

  1. Jenkins JT, O'Dwyer PJ, Inguinal hernias, BMJ, 2008;336 :269-272
  2. Kingsnorth A, LeBlanc K, Hernias : inguinal and incisional, Lancet, 2003;362 :1561-71
  3. Fitzgibbons RJ, Giobbie-Hurder A, Gibbs JO et als. Watchful waiting vs repair of inguinal hernia in minimally symptomatic men : a randomised clinical trial, JAMA, 2006;295 :285-92
  4. EU Hernia Trialists Collaboration, Laparoscopic compared with open methods of groin hernia repair : systematic review of randomised controlled trials, Br J Surg, 2000;87 :860-7
  5. Bisgaard T, Bay-Nielsen M, Christensen IJ, Kehlet H, Risk of recurrence 5 years or more after primary Lichtenstein mesh and sutured inguinal hernia repair, Br J Surg, 2007;94 :1038-40
  6. Franneby U, Sandblom G, Nordin P, Nyren O, Gunnarsson U, Risk factors for long-term pain after hernia surgery, Ann Surg, 2006;244 :212-9
  7. Berndsen FH, Peterson V, Arvidsson D et als. Discomfort five years after laparoscopic and Shouldice inguinal hernia repair : a report from the SMIL Study Group, Hernia, 2007;11 :307-13


Voir aussi

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