Orthopédie
L'orthopédie est une spécialité avant tout, mais pas seulement chirurgicale, pratiquée par un chirurgien orthopédiste. Elle concerne le traitement de l'ensemble des affections de l'appareil locomoteur.
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Définitions :
- Art de corriger ou de prévenir, en particulier chez les enfants, les difformités du corps (source : fr.wiktionary)
L'orthopédie est une spécialité avant tout, mais pas seulement chirurgicale, pratiquée par un chirurgien orthopédiste. Elle concerne le traitement de l'ensemble des affections de l'appareil locomoteur (os, articulations, muscles, tendons et nerfs). Elle comprend le traitement chirurgical des affections des membres supérieurs (épaule, coude et main), des membres inférieurs (hanche, genou et pied) et du rachis. On ne peut en exclure les compressions extrinsèques de la mœlle épinière par déviations rachidiennes, etc.
Cette discipline chirurgicale et quelquefois médicale (conservatrice, contentions externes, traction, etc. ), a fait d'énormes progrès au milieu du 20ème siècle avec surtout l'arthrodèse du rachis en 1911 par Hibbs, la prothèse de hanche de Charnley dans les années 1960, les prothèses de genou de Marmor et Insall et les implants rachidiens de Cotrel et Dubousset dans les années 1980... De telles avancées furent énormément plus déterminantes que l'arthroscopie du genou puis de l'épaule ou encore la mode déjà en reflux des mini-abords, mini-gestes volontiers "commerciaux" dont on débute, en 2009, à saisir les limites.
Historique
Bien que la pratique de la discipline remonte probablement à une époque lointaine, le mot «orthopédie» est créé en 1741, à partir de deux mots grecs : «orthos» qui veut dire «droit» et «paidon» qui veut dire «enfant».
Au départ, l'objectif est la prévention plus toujours que la correction de «difformités» du corps chez les enfants.
Le logo est l'arbre tordu redressé en partie par corde et tuteur : contention externe.
IVe siècle avant notre ère
Les premiers appareils traumato-orthopédiques apparaissent au IVe siècle av. J. -C. avec Hippocrate[1], qui consacra sa vie à la médecine). En orthopédie, il met au point un banc de bois qui diminué les luxations et les fractures. Le principe de cet appareil est d'immobiliser l'os ou l'articulation pour qu'il se ressoude ou se remette en place selon le cas.
On doit aussi à Hippocrate le principe actuel pour diminuer une luxation de l'épaule.
XVIIIe siècle
En 1741, Nicolas Andry de Boisregard, professeur en médecine au collège royal de Lyon, invente le mot «orthopédie» avec son ouvrage : L'orthopédie ou l'art de prévenir et corriger les difformités du corps chez les enfants ; le tout par des moyens à la portée des pères et mères et l'ensemble des personnes qui ont des enfants à élever.
Les racines grecques ortho (droit) et pais, paidos (enfant) viennent de ce que l'orthopédie avait pour but, au départ, de redresser les jeunes filles tordues (voir le symbole de l'«arbre tors» (tordu) du livre de Nicolas Andry qui sert aujourd'hui de symbole aux orthopédistes) et d'appareiller les pied bots, etc. ; une autre étymologie envisageable associe les racines grecques «ortho» et «paiden» (je marche) ce qui assigne pour but premier à l'orthopédie d'aider à «marcher droit».
L'orthopédie est exercée au XVIIIe et au début du XIXe siècle seulement par des médecins dans des instituts spécialisés comme ceux de Venel (1740-1791) en Suisse, de Delpech à Montpellier, de Pravaz à Paris puis à Lyon, etc.
En 1779, Jean-Pierre David rédigé Dissertation sur les effets du mouvement et du repos dans les maladies chirurgicales, qui sera un classique de l'orthopédie (traduit en anglais en 1790).
XIXe siècle
En 1830, apparait la mode des ténotomies pour redresser les pieds bots (première ténotomie sous-cutanée du tendon d'Achille pour pied bot en 1816 par Delpech), et même des ténotomies pour scoliose et diverses attitudes vicieuses. Mais le terme de chirurgie accolé à l'orthopédie reste réservée à l'enfant ou à l'adolescent, et n'apparait véritablement qu'après 1850 avec le remarquable ouvrage du parisien de Saint-Germain. Pour de Saint-Germain, la chirurgie orthopédique corrige l'ensemble des déformations de l'enfant, du bec de lièvre à l'hypospade, en passant par le genu valgum.
Au XIXe siècle, Louis Xavier Edouard Léopold Ollier[2], dès 1858, voue sa vie aux problèmes d'ossification. Il se sert à désigner comme chirurgien ostéo-articulaire ou pratiquant la chirurgie réparatrice. Il suit l'exemple de son professeur Amédée Bonnet[3] et pratique la chirurgie osseuse avec des appareils de redressement. Ces appareils guident les os pour qu'ils prennent la forme qu'il faut.
Jusqu'en 1860, le terme d'orthopédiste est réservé aux bandagistes, fabricants de corsets et de sabots pour pieds bot.
- Le corset redresse la colonne vertébrale. Il traite les scolioses (colonne vertébrale tordue) et les cyphoses (dos rond).
- Le sabot pour pied bot (pied invertébré) moule la déformation sans la corriger mais permet une démarche indolore et plus aisée.
- Les bandages immobilisent ou protègent les articulations fragiles et diminuent les luxations.
Le premier établissement orthopédique français est créé par François Humbert à Morley (Meuse).
Toujours au XIXe siècle, le docteur Pravaz de Lyon, médecin orthopédiste obtient grâce à des chariots et des appareils d'extension, des réductions de la luxation de la hanche.
En 1881, le chirurgien général britannique Arbuthnot Lane préconise une technique chirurgicale pour le traitement des fractures : l'ostéosynthèse. Elle consiste à fixer sur l'os des plaques avec des vis pour l'immobiliser en attendant que l'os se ressoude.
En 1890, Gluch met au point la première prothèse interne du genou. Elle est en ivoire et fonctionne avec une charnière.
XXe siècle
Au cours de la Première Guerre mondiale, le sens d'orthopédie réservée à l'enfant disparaît. Les chirurgiens d'enfants, sur le champ de bataille, préfèrent des traitements conservateurs aux amputations systématiques. Calot, chirurgien à Berck, crée le terme de «chirurgie orthopédique de guerre». Il applique les recettes de mise à plat des articulations d'enfants aux blessés de guerre.
Désormais, même si Ombredanne le déplore, il y aura des orthopédistes infantiles (plus tard pédiatriques) et des orthopédistes pour adultes. C'est d'ailleurs en 1918 qu'est créée la Entreprise française de chirurgie orthopédique et traumatologique ou SOFCOT[4]. Fondée pour la promotion et le développement de la connaissance dans cette spécialité chirurgicale, elle a aussi pour but de soulager et de perfectionner l'état fonctionnel des patients suite à un traumatisme ou d'une affection du dispositif musculo-squelettique à l'ensemble des âges de la vie.
La SOFCOT regroupe plus de 3 000 chirurgiens spécialisés ; son organisation se divise en trois secteurs :
- L'Académie d'orthopédie et de traumatologie (AOT) dirige les activités scientifiques et organise le congrès annuel de la société qui en 2007 en est à sa 82e édition. À cette occasion, depuis quelques années les chirurgiens membres de la SOFCOT organisent des conférences gratuites sur des grands thèmes de santé publique et répondent aux questions du public ;
- Le Collège français de chirurgie orthopédique et traumatologique (CFCOT) dont les objectifs sont «l'enseignement et la formation à la spécialité pour les chirurgiens» ;
- Le Syndicat national des chirurgiens orthopédistes (SNCO) assure la défense des intérêts professionnels et s'implique dans tout ce qui concerne l'exercice de la chirurgie orthopédique.
En 1919, on crée des prothèses qui permettent de remplacer un membre disparu. Au départ, ce ne sont que des morceaux de bois mais elles se développent à grands pas. L'idée de remplacer une articulation par un appareil interne est particulièrement ancienne mais elle a vraiment été appliquée au niveau de la hanche qu'en 1945 par les frères Judet.
En 1947, les frères Judet réalisent une prothèse totale de hanche en acrylique. La même année, Magnoni d'Intignamo conçoit une prothèse totale du genou encore plus peaufinée que celle des frères Judet.
C'est en novembre 1962, suite à nombreux travaux sur la fixation cimentée des implants dans l'os que John Charnley (1911-1982) implante sa première prothèse totale de la hanche (appelée aussi PTH). Pour la première fois, il cimente dans la cavité de l'os, une cupule en polyéthylène dans laquelle vient s'articuler une bille d'acier de calibre 22, 25 mm. Cela définit la Low Friction Arthoplasty de John Charnley (appelée aussi LFA).
Il y a eu 582 implantations réalisées à Writington de novembre 1962 à décembre 1965 ce qui représente à peu près 200 prothèses par an.
Trente-six ans plus tard, cette PTH est toujours reconnue dans le monde comme l'une des meilleures PTH. Sa longévité est particulièrement grande. Son succès fut immédiat et son développement rapide et important. Il y a eu à peu près un million d'implantations réalisées dans le monde et les copies furent nombreuses aussi.
En 1963 est découvert le fixateur hybride de Sheffield, conçu comme un dispositif simple donnant la possibilité une immobilisation maximale de l'os ou de l'articulation. Des broches assurent une grande stabilité, même dans les articulations. C'est d'ailleurs cette caractéristique qui est à l'origine de son utilisation avec succès dans les fractures articulaires. Quatre broches retenues par un anneau assurent une très forte stabilité. Elles peuvent soutenir des fractures particulièrement instables. Les anneaux sont reliés entre eux par des tiges filetées. Le kit fixateur hybride de Sheffield se compose d'anneaux renforcés et de cercles capables de soutenir jusqu'à quatre broches.
Toujours en 1963, l'Institut de Montréal introduit au Canada une prothèse à air comprimé. L'année suivante, il est le premier, en Amérique du Nord, à utiliser et peaufiner la prothèse myoélectrique. Le mandat de cet institut est confié au docteur Gustave Gingras. Ce dernier est né à Montréal en 1918. Il est physiâtre et premier spécialiste de la réadaptation à la faculté de médecine de Montréal. Il crée l'Institut de réadaptation en 1949 et met en place d'autres centres identiques au Maroc, au Venezuela et au Viêt Nam.
En 1970, C. Neer préconise le resurfaçage de la glène avec un implant en polyéthylène cimenté pour les prothèses de l'épaule. Ce dispositif sert à résoudre les érosions de la glène. Il y a deux motivations : la première est d'éviter d'aggraver l'érosion osseuse de la glène, la seconde est de favoriser la réorientation et le stabilisation de la prothèse de l'épaule. La même année, le groupe Guépard réalise une prothèse à charnières du genou, particulièrement intéressante selon ses promoteurs dans les années 70, mais curiosité historique en 2008.
XXIème siècle, axes de la recherche en orthopédie
L'assistance de l'ordinateur pour les interventions se développe. Cet outil est toujours perfectible mais permet quelquefois de diminuer la taille des cicatrices et d'augmenter les résultats. Les matériaux utilisés progressent. De nouvelles pathologies sont identifiées grâce aux examens complémentaires de plus en plus précis et de nouvelles indications chirurgicales apparaissent.
Principes et techniques de la chirurgie en orthopédie
- Voies en premier lieu du membre supérieur
- Épaule et ceinture scapulaire
- Humérus
- Coude
- Avant-bras
- Soins périopératoires
- Érythropoïétine ou EPO
Fractures, luxations, pseudarthroses et cals vicieux
- Consolidation osseuse et traitement "orthopédique" des fractures et luxations
- Manipulation orthopédique
- Attelle
- Ostéosynthèse
- Fracture ouverte
La main
- Chirurgie de microstructure
- Anatomie
- Tendons
- Ténosynovite sténosante de De Quervain
- Nerfs
- Reconstruction
- Prise en charge de la main rhumatisante
Médecine du sport
Prothèse articulaire, arthrite et arthroplastie
- Prothèse articulaire : Ajout ou mieux substitution synthétique conçue pour remplacer en partie ou en totalité les surfeces articulaires d'une articulation humaine ou animale. La restauration associée des moyens d'union passifs est limitée, partielle ou totale.
- Reprise des complications de prothèse de genou
- Arthrite
- Arthroplastie
Chirurgie du pied
- Os naviculaire accessoire
Néoplasies, infections et atteintes neurologiques et autres et appareil locomoteur
- Processus expansifs
La colonne vertébrale
- Anatomie
- Traumatismes
- Traumatisme rachidien cervical
- cervical supérieur
- cervical bas
- thoraco-lombaire
- en cas de maladie métabolique : fractures dues à l'ostéoporose ou anomalies de l'ostéomalacie
- Traumatisme rachidien cervical
- Colonne dégénérative et disques
- Déviations rachidiennes
- Biomécanique de l'"instrumentation" de la colonne vertébrale
- Lors des dernières années, les instrumentations vertébrales ont connu une importante évolution. Dwyer est le premier à proposer en 1969 une instrumentation pour le traitement des scolioses utilisant un câble de compression. La période récente a été marquée par le développement de plusieurs instrumentations à base de tiges comme les dispositifs de Dunn et de Kanéda qui traitent les fractures et les déformations vertébrales. Cependant, l'instrumentation de Dunn a été retirée du marché à cause des hémorragies internes qu'elle produisait.
- La version perfectionnée HAFS : elle répond aux principes de stabilité du montage et des déviations du dos. Cette instrumentation est utilisable pour l'ensemble des déformations.
- Description du dispositif : Le dispositif HAFS se compose de deux ou plusieurs plaques en inox ou en titane visées sur la colonne vertébrale.
- Technique de pose : L'instrumentation débute par le positionnement des plaques sur les vertèbres de la courbure. La tige est mise en place et est fixée par des vis sur les plaques.
- Principe du dispositif : La tige est «élastique» : elle penche à reprendre sa forme droite d'origine et entraîne avec elle la colonne vertébrale qui devient droite à son tour.
- Biomécanique de l'"instrumentation" de la colonne vertébrale
Le sujet en croissance, l'enfant
- Traitement chirurgical des fractures et décollements épiphysaires de l'enfant
- Luxation congénitale de la hanche
- Épiphysiolyse
- Maladie de Legg-Calve-Perthes
- Divers
- Maladies constitutionnelles de l'os ou Ostéochondrodysplasies
- Syndromes généralisés
Voir aussi
Notes
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